Un bâton dans la forêt
C’est lors d’une promenade en forêt il y a deux ans que Christian Pelèze (73 ans) a eu l’idée de l’arc de marche. Ingénieur topographe à la retraite, ce passionné de randonnée qui a des millions de kilomètres à son actif (Annapurna, Vosges, Vercors, etc.) s’est mis à la marche nordique il y a trois ans pour soulager ses articulations. Lors de sa balade, il ramasse un bâton de bois courbe et commence à l’utiliser comme un bâton de marche nordique. « Lorsque j’ai marché avec ce bâton, j’ai éprouvé un ressenti extraordinaire de propulsion », explique-t-il.
Ce principe de bâton courbe a déjà été mis en œuvre par le fabricant Exel avec le bâton Curve (voir notre article Bernard Carasco promoteur des Curve Exel). Avec sa forme en S, l’attaque du bâton « Curve » est plus perpendiculaire qu’avec un bâton droit, ce qui permet une poussée plus forte (évaluée à l’époque par Exel à + 19,1%). Enthousiasmé par son ressenti, Christian Pelèze décide de passer à l’action et demande à un de ses cinq fils, qui est compagnon menuisier, de reproduire le même bâton courbe. Le prototype réalisé en bois de frêne correspond au bâton initial, mais il est trop fragile.
Une histoire familiale
Pour aller plus loin et réaliser des prototypes en carbone, Christian Pelèze contacte Christophe Moulins, dirigeant de la société AMS spécialisée dans la conception et la réalisation de moules pour l’industrie plasturgique. Il fait également appel pour tous les accessoires (poignée, gantelets et pointe) au fabricant italien Gabel. Arrivé à ce stade, il fallait obtenir la validation du concept par un professionnel reconnu de la marche nordique. Ce sera le cas avec Jean-Pierre Guilloteau, accompagnateur en montagne et moniteur de marche nordique auteur du livre “La marche nordique, techniques et bienfaits” basé à Méaudre (Vercors) à une soixantaine de kilomètres de Saint-Donat-sur-l’Herbasse (Drôme), le village de Christian Pelèze.
Jean-Pierre Guilloteau teste en février 2023 les premiers bâtons MØNARC et apprécie leurs qualités (propulsion, confort, bonne accroche). Après quelques ajustements (notamment pour donner plus de rigidité aux bâtons), les premiers modèles sortent, juste à temps pour la manifestation Euro NordicWalkin Vercors (9-11 juin). Et dans la foulée la SAS MØNARC est créée, une semaine avant l’évènement. Avec aux commandes, en plus de Christophe Moulins, chargé de la logistique et de la R&D, toute la famille Pelèze. Il y a l’épouse de Christian, Monique, et leurs cinq fils : Christophe et Nicolas pour la partie juridique et la propriété intellectuelle, Sylvain pour la communication, Denis le menuisier, et Guillaume l’informaticien. Tous travaillent sur leur temps libre pour le projet familial.
Les atouts de l’arc de marche MØNARC
Pour Christian Pelèse, le bâton MØNARC a trois atouts principaux :
- Favoriser la propulsion : « il y a un effet booster quand on pique le bâton, la résultante des forces d’appui favorise la propulsion par rapport à l’allègement ».
- Confort d’utilisation : « la prise en main intuitive et naturelle préserve le poignet de la fatigue sur de longues distances. Le balancement des bras se rapproche de la marche naturelle et détendue, rendant le geste plus fluide, spontané et efficace. Les vibrations sont réduites et l’amorti apporte un bien-être supplémentaire lors des longues sorties,
- Ancrage du bâton : celui-ci est meilleur et le poignet n’est pas cassé.
Des atouts confirmés par Jean-Pierre Guilloteau : « on a une prise en main très agréable et une accroche très facile lorsqu’on plante le bâton. Au niveau de la propulsion il y a un boost de poussée vers l’avant. Cela peut intéresser les compétiteurs comme les débutants, souligne -t-il. Pour ces derniers il est même possible de ressentir la propulsion et de faire un geste correct tout en gardant plus longtemps la main fermée sur la poignée ».
Des avis partagés
Un défaut à corriger toutefois souligné par plusieurs utilisateurs dont la championne Leslie Lejeune qui a testé les bâtons lors de l’Euro NordicWalkin Vercors : « lors de la poussée le bâton vrille sur lui-même si on ne le tient pas avec le pouce et l’index, déclare -t-elle. J’ai apprécié la sensation de propulsion que j’ai trouvée très agréable et facilitée par la courbure du bâton MØNARC », ajoute -t-elle. Pour Jean-Pierre Guilloteau, ce défaut devrait être rapidement corrigé, soit en rigidifiant le gantelet pour qu’il tienne bien dans l’axe, soit en modifiant la poignée.
D’autres marcheurs ne ressentent pas l’effet de propulsion et soulignent le coût élevé des bâtons (234 euros). Sur ce dernier point, Christian Pelèse assume parfaitement ce prix en déclarant qu’il s’agit d’un produit haut de gamme et en constante évolution. Pour se faire sa propre opinion, le mieux est de tester ces arcs de marche. Cela peut être dans le cadre des stages organisés par JP Guilloteau où celui-ci propose désormais d’essayer les arcs de marche MØNARC (voir plus d’informations sur le partenariat entre JP Guilloteau et MØNARC). Les dirigeants de MØNARC prévoient également de se déplacer dans toute la France : le prochain déplacement doit avoir ce week-end lors de la manifestation La Normandique.
Caractéristiques techniques
Paire d’arcs de marche en fibre de carbone T700 haute résistance,
Taille : de 105 à 125 cm,
Poids : 150 grammes par bâton,
Poignée et gantelets Gabel , trois tailles possibles (S,M,L),
Pointe carbure droite Gabel..
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