1 marathon par jour pendant 5 jours
Un nouveau challenge. Après avoir testé en 2019 le HMDS (Semi-marathon des sables) de 120 km, 4000 m de D+ dans le désert de Fuerteventura en autosuffisance alimentaire et avoir réalisé en 2021 une marche nordique de 955 km en 28 jours, de Calais à la frontière suisse sur la Via Francigena (voir article), j’ai décidé de me lancer cette année sur le T2L 192 km chrono (Tour du lac Léman), une épreuve en cinq étapes qui a lieu du 25 au 29 mai.
Février 2022 : je commence mon entraînement. J’ai commencé mon entraînement en février, avec une préparation spécifique. Il s’agit d’une épreuve de marche nordique assez spéciale puisqu’il faut faire à partir de Thonon-les-Bains le tour du Lac Léman le plus rapidement possible en 5 étapes, soit un marathon par jour pendant 5 jours. Elle est organisée par Guillaume Gagnaire et l’association Léman Nordique.
Compétiteurs et amateurs. Au-delà de l’aspect compétition, il y a cette atmosphère assez spéciale d’un événement particulier. On trouve des profils variés : des compétiteurs, mais aussi des marcheurs nordiques venus juste chercher l’aventure. Ils ont tous pour ambition de boucler la boucle magique, et de pouvoir faire valoir auprès des leurs ce 192 km réalisé parfois dans la douleur. Pour ma part, je suis inscrit au T2L avec deux membres de mon club, Billy-Berclau Nordic Walk Association, Yannick Bonte et Gauthier Leroy.
De belles images et rencontres
Des bénévoles dévoués. Je vais garder de ce périple des images grandioses avec des paysages magnifiques, et des souvenirs d’une organisation hors pair et de bénévoles dévoués. Des bénévoles que je remercie du fond du cœur pour tout ce dévouement et cette gentillesse. Vous l’aurez compris, il n’y avait que du beau monde, de la bonne humeur et de la bienveillance. Une belle expérience, un bon souvenir.
T2L version découverte vs compétition. Mais je me suis vite rendu compte que la compétition n’en était finalement pas une. Pas la peine de jouer le chrono cela ne me servira pas à grand-chose. Alors je prends le temps de prendre quelques photographies. Le cadre de cet événement est magnifique, mais il y a un bémol qui reste pour moi un véritable point noir : celui du macadam beaucoup trop présent.
Tony, Aurélia et Sophie. Les rencontres que j’ai faites lors de ce T2L, notamment celle avec l’Espagnol Tony Vasquez Beluenga, un grand champion européen de marche nordique, vont rester comme des souvenirs forts. Je lui ai servi « d’attaché de presse » avant la compétition, faisant le lien entre lui et l’organisation de la T2L. Mais également de soigneur intérimaire durant la compétition en intervenant sur sa blessure au pied droit (trop de macadam). Nous avons pu échanger sur nos parcours, nos expériences. Nous ne manquerons pas de nous rencontrer à nouveau sur une autre épreuve sûrement.
J’ai rencontré également Aurélia Prades de Montpellier, avec qui j’ai partagé les deux dernières étapes du tour. Une personnalité bien trempée, un moral et mental à toute épreuve, avec une belle technique et gestuelle nordique. Une belle personne ! Nous gardons le contact. Elle finira à la seconde place féminine de l’épreuve derrière Françoise Lamberon qui boucle le circuit en 28h54min.
Et puis il y a Sophie Hotton, qui s’orientait au départ sur l’épreuve du 120 km, et a finalement décidé de se frotter au 192 km. Elle finira les derniers kilomètres en larmes à cause de ses pieds douloureux avec Gauthier Leroy, membre de mon club, Aurélia et moi. Elle passera la ligne d’arrivée finish, mais cette fois-ci avec des larmes de joie, et la satisfaction du devoir accompli. Elle terminera troisième de l’épreuve féminine.
Trop de macadam pour la compétition
Macadam : un point noir. Je déplore quand même l’abondance de macadam sur le 192 km (je l’évalue à 70% du trajet), ce qui a pour effet en chrono d’abîmer les pieds, mais également les articulations.
Le charme des abris antiatomiques. Autre difficulté : la promiscuité, le soir lors du rassemblement des différents groupes, ne permet pas une récupération totale de la journée pour les compétiteurs. Nous dormons tous dans des abris antiatomiques avec un confort assez spartiate et rudimentaire. Mais cela a quand même un certain charme, je profite bien des ronflements de mes voisins !
Des soirées en commun. Le repas du soir est pris en commun, ce qui n’est pas le cas du repas du midi, où il faudra que je me contente du dernier ravito de l’arrivée vers 14h. Quant au petit-déjeuner le matin, il faudra se contenter là aussi d’un café soluble avec quelques tartines. Je vous rassure je ne suis pas mort de faim pour autant. Néanmoins, le régime alimentaire de cette épreuve n’est pas celui d’un sportif qui consomme et consume des Kcal pendant quelques heures.
Triche ? Certains compétiteurs-là aussi sont parfois peu scrupuleux et s’amusent à courir lorsque vous avez le dos tourné. Pour d’autres, la technique marche nordique n’est pas totalement assimilée. Je ne dispose pas de balise chrono sur mon dossard, il faudra faire avec son propre chrono finalement. Pas de vérification du pack sécurité qui est imposée à chaque participant, comme une gourde d’un litre minimum, couverture de survie etc…
Camphres et onguents. J’aurais pu vous parler aussi de l’ambiance du soir dans les odeurs de camphres et autres onguents avec les massages prodigués par Patrick et Marie son épouse. Tous les deux professionnels et surtout très sympathiques. Merci à eux ! Et pour finir, je parlerai de Jean Marc Beasse, le Breton, avec toujours un sourire et un mot sympathique pour les marcheurs. Il terminera en troisième position chez les hommes avec un temps de 28h15min derrière Jean-François Barthelemy, deuxième, et Tony Vasquez Beluenga, premier avec un temps de 27h24. Bravo à tous !