Une journée type : 30 km par jour
Nous avions déjà écrit en décembre dernier un article à ce sujet : Frédéric Lefebvre : « mon défi : parcourir les 1700 km de la Via Francigena ». Après plusieurs mois de préparation (test de matériel, entraînements, etc.), Frédéric est parti de Calais le 1er juin. Objectif : Rome à 2200 km de là. Dès le départ, il a pris un rythme de croisière pour ne pas s’épuiser : une moyenne de 30 km par jour à une vitesse moyenne variant entre 5,8 km/h et 6,2 km/h.
« Ma journée type commence tôt, explique-t-il, après un petit déjeuner copieux, je commence à marcher vers 6h00-7h00 pour terminer entre 12h et 14h. Ensuite c’est la vérification de mon matériel, la lessive et le repos ». Pour le soir, Frédéric, qui a son passeport de pèlerin, dort souvent dans des logements pèlerin de la Via Francigena où il lui est également proposé un repas. Du coup, il s’est délesté assez rapidement de sa bombonne de gaz et de sa popote.
Matériel et chaleur
Côté matériel, Frédéric est satisfait : « mon équipement n’est ni trop lourd, ni trop léger avec un total de 22 kg (- 6 kg de remorque), affirme-t-il. Pour mes bâtons, j’ai des pointes et des gantelets de rechange seulement. Quant à la remorque, elle passe à peu près partout, elle suscite beaucoup d’intérêt et de discussions ». Il y a eu malgré tout deux incidents à gérer depuis le départ : un problème de balisage et de téléphone le vendredi de la première semaine et un coup de chaleur.
Le « Black Friday » comme dit avec humour Frédéric a entraîné un détour de 7 km à faire en plus (43 km au lieu de 36 km) ». Il a fallu également régler un problème de téléphone avec l’opérateur Orange. Une alerte coup de chaleur également la deuxième semaine, mais que Frédéric a su gérer : « j’ai l’habitude, confie-t-il, lorsque j’ai senti une baisse d’énergie et que mes jambes ne me portaient plus, je me suis arrêté et j’ai refroidi ma tête ». En cas de grosses chaleurs, Frédéric emporte avec lui environ 6 litres d’eau : 2 bouteilles de 1,5 litres, 1 camel-back de 2 litres et une gourde de 75 cl. En matière de santé, Frédéric a juste eu quelques ampoules la première semaine, mais aucune douleur musculaire. Sa consommation est d’environ 3200 calories par jour.
A chacun son Everest
« Je suis bien dans mon corps et ma tête et je profite chaque jour d’endroits magnifiques que je traverse ». Sur son compte Facebook, Frédéric relaye son aventure avec photos et vidéos à l’appui. On peut avec lui suivre des chemins verdoyants, de longs canaux qui n’en finissent pas, admirer de belles étendues de champs fleuris et même traverser les vignobles champenois !
Ces 28 jours et 955 km réalisés ont été émaillés de belles rencontres tout au long du chemin avec des amis, la famille, des membres de son club de marche nordique, mais aussi des inconnus comme Alain qui l’a attendu au bord du chemin et lui a offert un jus de fruit frais, ou ce couple d’Anglais qui l’a reçu pour la nuit à Reims. Il y a aussi, Cécile qui lui a envoyé chaque jour des citations qu’il a mis en exergue de chacun de ses posts journaliers sur Facebook. “Au fil du chemin, j’ai beaucoup échangé avec des locaux qui m’ont indiqué des points d’intérêt à voir (vestiges, ruines) en faisant un détour. Ces échanges ont été d’une grande richesse”.
« J’ai appris aussi que la France est loin d’être un plat pays, souligne avec humour Frédéric. Il y a beaucoup de faux plats et de montées dans mon parcours ! J’ai aussi découvert plus de bitume que prévu… ». Comme il le dit lui-même : « à chacun son Everest, l’important c’est de faire et de ne pas avoir peur de l’échec ». Frédéric a dû s’arrêter le 29 juin tout près de Champlitte, à 70 km de la frontière suisse pour commencer un nouveau challenge professionnel. Une décision pas facile à prendre. Mais ce n’est que partie remise à l’année prochaine pour la suite de son périple qu’il devrait reprendre là où il s’est arrêté : 700 km jusqu’au col St Bernard et 500 km de plus pour arriver à Rome ! N’hésitez pas à faire des commentaires en bas de cet article !