Des bâtons différents et un geste différent
Tout d’abord un premier point basique à rappeler : les bâtons de MN et de BP sont différents. Les premiers sont fixes et légers tandis que les seconds sont munis d’une résistance intégrée de 4 à 10 kg au choix et plus lourds. Seul un modèle spécifique de bâton BP est fait pour marcher : le Walkathlon et sa déclinaison d’entrée de gamme, le Slimline, les autres modèles sont plutôt conçus pour des exercices de fitness.
Du coup, le geste est différent, explique Denis Fabre : « l’attaque des bâtons est plus verticale en BP qu’en MN et on ne dépasse pas la hanche, tandis qu’en MN on dépasse la hanche et on ouvre derrière. Quand on marche, on va plus ouvrir l’épaule en MN et faire plus travailler les biceps en BP ».
Le ressenti de la propulsion
« Il est beaucoup plus facile de ressentir le mouvement de propulsion en BP car le geste alternatif se fait naturellement », explique Patrick Henry. Ce ressenti peut permettre de progresser dans son mouvement de marche nordique. En MN, il y a un vrai travail à faire pour synchroniser les jambes (grandes foulées) avec les bras qui vont loin derrière et cela est moins intuitif. Voir les explications de Sylvie Vitelli dans son interview.
Verticalité, souplesse et légèreté
« Pour la MN, comme le BP et le ski de fond, j’utilise ma méthode pédagogique VSL basée sur la verticalité, la souplesse et la légèreté et je constate que sur ces trois axes, l’apprentissage se fait beaucoup plus facilement en BP, explique Denis Fabre. Ainsi pour la verticalité, le travail de l’ouverture thoracique est favorisé par le BP et il faut beaucoup plus de temps pour l’intégrer en MN. La poussée arrière du pied se fait également naturellement en BP. Pour travailler la souplesse, on marche au ralenti en MN en décomposant le mouvement, et en BP on joue avec la résistance, ce qui permet d’être moins traumatisant pour les articulations. Enfin, le BP permet de ressentir la légèreté que l’on ressent en MN en faisant un travail à partir d’images mentales et en favorisant un apprentissage par le ressenti ».
Publics et terrains différents
En MN comme en BP les publics peuvent être variés : du sportif au sport santé en passant par les personnes ayant des pathologies. Le BP paraît particulièrement adapté aux séniors car il est moins traumatisant pour les articulations. « Il permet une action en prévention de l’arthrose, un renforcement musculaire et un travail sur le maintien de la densité minérale osseuse », souligne Patrick Henry.
Renforcement musculaire pour les deux
Pour une longue randonnée (plus de 15 km), la MN est plus adaptée. Le BP peut être utilisé sur des terrains durs (bitume), mais aussi des terrains montagneux.
« Le BP et la MN apportent un renforcement musculaire au niveau des bras, et permettent de travailler également le gainage, les abdominaux, les obliques et les dorsaux », signale Denis Fabre.
Les exercices de renforcement musculaire et de stretching du haut du corps et du bas du corps peuvent être faits avec les bâtons de MN comme de BP. « Les personnes acceptent beaucoup plus facilement de faire les exercices avec les bâtons de BP car c’est plus ludique d’autant que dans notre club, on le fait en musique comme dans une séance de fitness. Le travail sur les postures est beaucoup plus facile », constate Patrick Henry.
Conclusion : complémentarité
MN et BP sont complémentaires et peuvent beaucoup s’apporter mutuellement. Denis Fabre est d’ailleurs en train de développer des séances mixtes MN/BP car il constate que les ressentis du BP peuvent être transposés avec profit à la MN et vice-versa. « Il y a deux ans, j’ai fait un parcours mixte de 14km avec 7 km de montée en BP et 7km de faux plat descendant en MN et tout le groupe a apprécié, déclare-t-il. Le public sportif de MN peut apporter une pratique très dynamique au BP ». Et pour illustrer encore plus cette complémentarité, cet animateur Ufolep de ski de fond conclut que « le ski de fond est la combinaison de la puissance musculaire du BP et de la poussée arrière du marcheur nordique ».
Et vous, pratiquez-vous les deux disciplines, quels sont pour vous les points forts et les points faibles du BP et la MN ? N’hésitez pas à donner vos avis dans les commentaires en bas de l’article !
(*) Ces deux formateurs enseignent la marche nordique au club Toulon Marche Nordique (170 pratiquants et 19 animateurs), qui a été créé par Denis Fabre et dépend de la fédération omnisport Ufolep. Quant au Bungy Pump, Denis Fabre l’enseigne au sein de son association Activ Nordic Evasion, qui propose des stages dans les deux disciplines et Patrick Henry l’anime au sein du club multi-activités Léo Lagrange Six-Fours. Denis Fabre est formateur en BP pour BungyPump France, animateur et formateur national Ufolep en MN et ski de fond et ancien président d’un club de ski de fond à Toulon. Les coordonnées de ces deux coachs de la métropole toulonnaise sont disponibles sur la carte de France des partenaires BungyPump.