Ethel Drappeau : « J’ai pris le temps d’admirer les paysages »
Son profil : athlète adepte des longues distances
Ethel (54 ans), qui exerce le métier de tapissier d’ameublement, est une athlète de longue date : elle a pratiqué le basket en compétition pendant 20 ans (et sans blessure, souligne -t-elle). Après le décès de son mari en 2016 elle s’est mise à marcher et elle multiplie depuis un an les compétitions en marche nordique. Fondatrice avec David Gourdeau du club Marche Nordique Pays Mélusin, basé dans le département de la Vienne, elle a participé aux derniers Championnats de France et d’Europe. Adepte des longues distances, elle a déjà réalisé en marche nordique l’Ultra-Marin (100km en 2021 et 175km en 2022) ainsi que les 100km de Millau en 2022.
La course : « J’ai marché toute seule durant 5 jours »
« L’équipe polonaise Polipack Team GWE originaire de la région de Gdansk est venue en nombre (17 compétiteurs) avec des ambitions et une assistance fournie. Dès le départ de la course j’ai été décrochée par Elizbieta Wojciechowska, qui sur toutes les étapes me distançait d’une heure. Elle a d’ailleurs pulvérisé le record du T2L – toutes éditions confondues – avec un temps total de 23h32min. J’ai plus discuté avec la deuxième Polonaise, Agnieska Mielecka, qui a réalisé pour sa part un temps total de 25h43min. J’ai de mon côté bouclé les cinq étapes en 28h19min, soit le septième temps au scratch (voir les résultats sur Léman Nordique T2L).
J’ai traversé des paysages magnifiques (vignes de Lavaux, etc.) avec des moments privilégiés comme l’apéritif offert à Bursinel. J’ai adoré dormir dans les « bunkers » (abris antiatomiques) en Suisse. Sur les 4 derniers km de la cinquième étape, j’ai été à fond pour ne pas me faire rattraper par les Polonais qui étaient derrière.
- L’étape la plus dure : la première étape entre Thonon et Le Bouveret.
- Mon matériel : bâtons Guidetti avec des embouts mis tout le long du parcours.
- Le + du T2L : beaucoup d’échanges avec les autres compétiteurs qui viennent de toutes les régions françaises ou d’autres pays. On s’enrichit beaucoup les uns avec les autres ! Une Polonaise m’a offert son maillot à la fin de la course.
- Le point à améliorer : pour les compétiteurs qui arrivent tôt à l’étape (en début d’après-midi), il serait bien d’avoir un repas servi rapidement.
- Conclusion : que du positif avec l’envie de refaire le circuit avec des membres de mon club en mode Découverte !
Mes projets pour la suite
Je prévois d’aller au Tour du lac de Vassivière (26km) et de participer aux qualifications pour le prochain Championnat de France. Sans oublier bien sûr Les 6h Vivonnoises, organisées par mon club (la première édition avait eu lieu en novembre dernier).
Emmanuel Pène : « Gérer sa course face aux Polonais »
Son profil : compétiteur depuis 2017
Emmanuel Pène (51 ans) s’est mis à la marche nordique quand il est arrivé dans la région parisienne en 2017 pour son travail (il est informaticien). Originaire de Pau, il y pratiquait la marche rapide, le trail et le vélo. Habitant Levallois, il a intégré le club FFA Athlétisme Puteaux 92 (CAP 92) qui rassemble une centaine de pratiquants, dont 15 compétiteurs. Il participe à une dizaine de marches nordiques chronométrées par an (dont 2 ou 3 MNT) et il s’est aligné aux Championnats de France 2021 à Chamarande. Depuis deux ans, ce sont les distances plus longues qui l’intéressent : il a ainsi fait la marche Versailles-Mantes en janvier dernier (53km). Ayant déjà participé au T2L en 2018 et ayant dû abandonner à l’issue de la quatrième étape à Genève, il avait pour objectif de terminer la course et si possible dans le Top 5.
La course : « tenir le rythme face aux Polonais »
« Comme Ethel Drappeau, j’ai dû tenir le rythme face à l’équipe polonaise Polipack Team GWE très bien entraînée. J’avais de l’énergie durant les deux premières étapes, c’est après que cela a été le plus dur. Au final, je suis arrivé en quatrième position au scratch avec un temps de 26h19min derrière l’autre Français Jérôme Rivet, qui a réalisé un temps de 25h56 min (voir les résultats sur Léman Nordique T2L).
Dès la première étape, j’ai eu un problème au genou, j’ai ralenti, et du coup j’ai été distancé par Jérôme Rivet et la deuxième Polonaise, Agnieska Mielecka. Je me suis rattrapé à la deuxième étape où j’ai réalisé 8km/h de moyenne en finissant deuxième derrière la première Polonaise Elizbieta Wojciechowska. Malheureusement je n’ai pas pu poursuivre sur cette lancée lors des trois dernières étapes. J’ai simplement essayé de ne pas trop me faire distancer par les premiers ni rattrapé par mes poursuivants. Une stratégie qui a payé même si j’ai été devancé de 7 min lors de la cinquième étape par le Polonais Zbigniew Rakowiecki. Celui-ci a fini 15 minutes derrière moi au général.
- L’étape la plus dure : la troisième étape entre Lutry et Bursinel. Après un départ très rapide, j’ai réussi à suivre les premiers jusqu’au 30ème km, puis j’ai eu une défaillance liée à la déshydratation et j’ai terminé à 6,5 km/h de moyenne loin derrière les premiers.
- Mon matériel : bâtons KV+ et embouts Décathlon. Pour le bitume j’ai aussi épaissi mes pointes avec une gaine auto rétractable.
- Le + du T2L : un cadre fantastique avec pour moi la deuxième étape qui est la plus belle entre Le Bouveret et Lutry avec le Château de Chillon et les Vignes de Lavaux. J’ai fini cette étape en compagnie de la deuxième Polonaise Agnieska et de son compatriote Zbigniew, un souvenir mémorable (voir photo).
- Le point à améliorer : prendre mieux en compte les besoins des compétiteurs pour le ravitaillement en fin d’étape. Pour ma part, j’avais pris l’option hôtel qui donne un véritable confort.
- Conclusion : grâce à une meilleure gestion de ma course j’ai réalisé une meilleure performance avec un temps de 26h19min.
Mes projets pour la suite
Je vise d’autres épreuves longue distance. Je pense notamment à faire les 100km de Fougères l’année prochaine.