Un combat familial
Dans la famille Rouanet, la marche nordique est une passion. Et la combativité une règle face au cancer. Cela a d’abord commencé par Chloé, la grande sœur (47 ans), qui s’est mise à cette discipline en 2002. Auparavant cette professeure d’EPS a été handballeuse et joueuse de rugby en équipe de France avant de s’installer avec toute sa famille à Cerisiers (45 km d’Auxerre) où elle a créé le club Pays d’Othe Multi Sports (POM) affilié à l’Ufolep. Devenue animatrice fédérale de marche nordique, elle développe des séances dans ces disciplines et poursuit son activité lorsqu’elle est touchée par un cancer des ovaires fin 2013.
C’est ensuite au tour de Clotilde (43 ans), installée avec sa famille à Marsangy à quelques kilomètres de sa sœur, d’avoir en avril 2020 une tumeur au niveau du pancréas et des métastases dans les poumons, le dos et sous les bras. Cette grande sportive (VTT, trail, tennis, escalade) arrive à supporter une double immunothérapie très nocive pour les muscles grâce à la marche nordique. Une pratique à laquelle l’avait initiée sa sœur Chloé dès 2009 à la suite d’un accident en VTT qui l’avait immobilisée plus d’un mois.
Tonifier les muscles en profondeur
Aujourd’hui en rémission, Chloé fait partie d’une étude scientifique concernant les porteurs du gène BRCA1 qui prédispose au cancer de l’ovaire et du sein. Elle a suivi une thérapie ciblée avec le nouveau médicament Olaparib qui a depuis été mis sur le marché. « La marche nordique m’a permis de faire travailler le haut de mon corps, de me redresser et surtout de regarder au loin au propre comme au figuré », souligne-t-elle. Autre bienfait de la marche nordique : être en extérieur et profiter du plein air pour s’oxygéner.
Pour Clotilde, le fait de pouvoir marcher avec des bâtons n’est pas traumatisant et permet de tonifier les muscles en profondeur tout en supprimant les douleurs. « Cela améliore la fonction immunitaire et aide à lutter contre les cellules cancéreuses, explique Clotilde. Après mon accident de VTT, j’ai pu retrouver rapidement une souplesse au nouveau des hanches », ajoute-t-elle.
Un combat qui se poursuit
Depuis 2017, Chloé anime avec son club des sessions de marche nordique en activité physique adaptée en association avec la Ligue contre le cancer de l’Yonne et l’appui de l’ARS locale. Elle s’est également lancée dans l’organisation d’une séance MN-santé plus large orientée vers d’autres pathologies (diabète, hypertension, problèmes de dos) et a passé pour cela un DU en sport santé. Elle a également mis en place trois parcours de marche nordique avec l’Ufolep de l’Yonne.
De son côté, grâce à la marche nordique, Clotilde n’a ressenti aucune douleur au niveau des muscles après le traitement immunothérapique très toxique qu’elle a subi. « Actuellement j’ai une injection une fois par mois à Paris à l’Institut Gustave Roussy, explique-t-elle. Je vais bien et la marche nordique est mon médicament ». Devenue animatrice MN santé EPGV après avoir été éducatrice, Clotilde anime 5 séances par semaine avec son club Clo-Nordique créée en 2018 à Marsangy qui compte une cinquantaine de participants. Elle encadre également une séance par semaine à Paron avec des séniors avec l’EPGV et une autre avec la MJC de Saint-Clément. « Je retrouve mes groupes et me redresse au niveau physique et mental », explique-t-elle.
Posture et énergie
Parmi les autres bénéfices santé de la marche nordique, Chloé cite le fait de pouvoir travailler la posture, ce qui aide à retrouver l’équilibre extérieur comme intérieur. « Elle oxygène également le sang en milieu naturel, ce qui lui apporte de l’énergie en diminuant l’anxiété et en améliorant le sommeil ».
Autre bénéfice : la protection des articulations. « Alors que j’ai un genou multi-altéré avec de nombreux problèmes (blessures aux ligaments croisés, ménisque, manque de cartilage), je peux continuer à marcher et à me dépenser, souligne Clotilde. Certes je ne peux plus faire à cause de mon cancer mes 150 km hebdomadaires, mais j’arrive à faire entre 60 à 80 km ». Dernier point positif mis en avant par Clotilde : la fin de ses douleurs liées à un hallux valgus (oignons aux pieds). « J’explique cela par le mouvement du déroulé du pied ».
Votre avis compte !
Certes la marche nordique ne guérit pas, mais elle apaise et soulage et permet de se reconstruire après un traitement et/ou une opération.
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